«Propagande» ? Le clip du gouvernement français pour les européennes fait polémique
La campagne pour les européennes est lancée. Après la publication d'un clip par le gouvernement français sur les élections de 2019 critiquant ouvertement Orban et Salvini, l'opposition de tout bord s'inquiète d'une vidéo de «propagande».
Après avoir publié un clip en vue des élections européennes de 2019 le 26 octobre, le gouvernement français se retrouve sous le feu des critiques.
En mai 2019, l’Europe changera. En votant, vous décidez comment ! #ÉlectionsEuropéennes#OuiJeVote 🇪🇺 pic.twitter.com/ZXHofMQ0Q7
— Gouvernement (@gouvernementFR) 26 octobre 2018
Dans cette courte vidéo d'à peine 30 secondes, le gouvernement passe en revue les grands enjeux des élections à venir : immigration, climat, emploi mais surtout l'Europe, «union ou division ?», en pointant directement du doigt Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur italien, et Viktor Orban, le Premier ministre hongrois. Les réactions n'ont pas tardé à se faire entendre.
Matteo Salvini a d'abord directement réagi sur Twitter, dès le 28 octobre. «Le gouvernement français publie, aux frais des contribuables, un spot officiel pour les européennes 2019 m'utilisant comme l'"homme noir" dont il faut avoir peur...», a-t-il ainsi posté.
Governo francese pubblica, a spese dei contribuenti, spot ufficiale per le #Europee2019 usandomi come “uomo nero” di cui avere paura... 😱
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 28 octobre 2018
Macron e amici di paura ne devono avere moltissima: nel 2019 li aspetta una primavera dei Popoli che li spazzerà via. https://t.co/wD01kXzeLv
L'opposition française lui a rapidement emboîté le pas. L'ancien candidat à la primaire de la droite et du centre Jean-Frédéric Poisson a crié au scandale et dénoncé un «outil de propagande», le 30 octobre. Le lendemain, le président du Parti chrétien-démocrate a lancé une pétition, adressée au président de la Commission des comptes de campagne, dans le but «d'imputer les frais de création et de diffusion de cette vidéo aux dépenses de propagande électorale du parti de monsieur Macron pour les élections européennes».
Scandale ! Montage saccadé, sujets alarmistes, images amalgamées... Ce clip #Europeennes2019 payé par nos impôts est un outil de propagande. Il ne dit pas « Français, votez » mais « Stop aux populistes ». Il manipule les inquiétudes pour rendre salutaire le #progressisme#Macron. https://t.co/pQ4zqcHuNT— JeanFrédéric Poisson (@jfpoisson78) 30 octobre 2018
La députée Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a quant à elle déclaré, le 2 novembre, que le clip vidéo du gouvernement était «un abus de pouvoir mais aussi une manipulation politique».
Oui @GLarrive ce clip pour les élections européennes est une propagande pro Macron financée par les deniers publics donc un abus de pouvoir mais aussi une manipulation politique
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) 2 novembre 2018
Où Macron s’évertue à disloquer dénigrer l’#Europe tout en prétendant la chérir,la promouvoir#cynismehttps://t.co/Lb4A3ftG48
Dans un tweet publié le 2 novembre, la président du Rassemblement national Marine Le Pen en a profité pour tacler l'éditorialiste de BFM TV Christophe Barbier, ironiquement qualifié de «porte-parole du gouvernement». La députée du Pas-de-Calais a également dénoncé une «propagande électorale avec de l'argent public», un acte «illégal», selon elle.
Barbier, le porte-parole du gouvernement, confirme que le clip sur les #Européennes2019 est de la propagande électorale avec de l'argent public. Or c'est totalement illégal... Décidément, Macron a un problème avec les règles de financement des campagnes ! MLP https://t.co/lmMKq9VgkK
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 2 novembre 2018
A gauche aussi, le clip fait polémique. Le sénateur socialiste du Val d'Oise Rachid Temal en appelle au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour faire retirer la vidéo.
Mesdames, Messieurs les membres du @csaudiovisuel. Le clip populiste et orienté du @gouvernementFR n’est en rien un appel au vote pour les européennes mais un clip de propagande pour #LREM. Je vous saisis afin qu’il soit retiré. Merci. @partisocialiste@DSFEurope@senateursPShttps://t.co/DUr3sXZ76u
— Rachid Temal (@RachidTemal) 1 novembre 2018
Du côté du Parti communiste, l'adjoint à la mairie de Paris en charge du logement Ian Brossat écrit sur son compte Twitter : «La logique voudrait pourtant qu'il soit intégré aux comptes de campagne d'En Marche...»
Le contribuable français sera assurément ravi de constater que ses impôts servent à financer ce clip de propagande gouvernementale en vue des #europeennes...
— Ian Brossat (@IanBrossat) 1 novembre 2018
La logique voudrait pourtant qu'il soit intégré aux comptes de campagne d'En Marche... https://t.co/T5ka4xBtKJ
Au cours d'une interview fleuve publiée par Ouest-France le 31 octobre, le chef d'Etat n'avait pas hésité à comparer l'époque actuelle à celle de la montée du fascisme dans les années 1920 et 1930, avec un objectif à peine voilé : s'assurer le soutien des Français lors des européennes.
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