L'imam de Brest s'est inscrit à l'université afin de se «déradicaliser»
Rachid Abou Houdeyfa, prédicateur ayant défrayé la chronique pour des propos sulfureux sur les femmes ou la musique, s'est inscrit au cours universitaire «Religions, droit et vie sociale», promu par le gouvernement pour déradicaliser les imams.
L'imam de Brest, connu pour ses saillies ultra-conservatrices, entend-il mettre de l'eau dans son vin ? C'est ce que suggère le journal Libération, qui a révélé mardi 20 septembre que Rachid Abou Houdeyfa s'était inscrit en début de mois à une formation du type «Religions, droit et vie sociale», dans une faculté de droit et de sciences politiques. Le cursus, comprenant cent vingt heures réparties de septembre à février, est suivi par une vingtaine de personnes souhaitant se conformer aux règles de laïcité et aux valeurs du vivre ensemble promues par l'Etat français. La formation fait partie des diverses initiatives soutenues par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la radicalisation, et s'adresse tout particulièrement aux imams.
Un imam pour qui la musique peut vous transformer en porc ou en singe
L'inscription du fameux imam de Brest à ce cursus de «déradicalisation» est à même de ravir les autorités : le responsable religieux est en effet connu pour avoir tenu des discours radicaux, qui sont parvenus à générer plusieurs polémiques. En septembre 2012, par exemple, Rachid Abou Houdeyfa avait déclaré : «Si la femme sort sans honneur, qu’elle ne s’étonne pas que les hommes abusent de cette femme-là.» Trois ans plus tard, en 2015, il avait affirmé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux que la musique était prohibée par l'islam et que ceux qui l'écoutaient pouvaient être transformés par Allah en porc ou en singe.
L'imam de #Brest appelle ses fidèles à «participer à la démocratie», #Daesh exige sa mort https://t.co/f87RkITNUupic.twitter.com/ALNqP5rWG7
— RT France (@RTenfrancais) 22 août 2016
Cette vision rigoriste de l'islam n'a pas empêché l'organisation djihadiste Etat islamique (EI) d'appeler à son assassinat, en août dernier. Ce dernier avait en effet tenus des propos concernant la participation des musulmans à la vie politique française. Une menace de mort qui, peut-être, a joué quelque rôle dans la décision du Brestois de suivre une formation de «déradicalisation»...
Le prédicateur, en outre, a fait l'objet en mai dernier d'une enquête préliminaire concernant la source de ses revenus, dans le cadre de poursuites judiciaires.