Vote du budget : entre la Cour des comptes et le PS, François Bayrou sur la sellette

Vote du budget : entre la Cour des comptes et le PS, François Bayrou sur la sellette© capture d'écran La Chaîne Parlementaire
Le Premier ministre répondant aux critiques des socialistes à l'Assemblée nationale le 28 janvier.
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Critiqué par la Cour des comptes et les oppositions, le budget du gouvernement Bayrou est également menacé par les socialistes échaudés par les dernières déclarations du Premier ministre.

«Tout est réuni pour que ce budget dérape». Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos le 29 janvier, le rapporteur du budget à l'Assemblée nationale Charles de Courson s'est montré très critique sur la copie rendue par le gouvernement en matière budgétaire.

Selon ce centriste, membre du groupe d’opposition Liot, «les hypothèses macroéconomiques retenues sont encore trop optimistes». «La perspective de croissance a été abaissée de 1,1% à 0,9%, mais le consensus des économistes est aujourd'hui plus proche de 0,7%», a-t-il poursuivi.

Un discours qui rejoint celui de la Cour des comptes, alors que le gouvernement doit également composer avec le Parti socialiste (PS) qui n’a pas apprécié les dernières déclarations de François Bayrou sur l’immigration.

La Cour des comptes également critique

Dans un avis rendu public le 29 janvier, le Haut Conseil des finances publiques, agence gouvernementale placée auprès de la Cour des comptes et présidée par l'ancien ministre socialiste et commissaire européen Pierre Moscovici, décrit le budget du gouvernement français comme étant basé sur des hypothèses «optimistes» et des objectifs «exigeants» laissant «peu de marges de sécurité» en cas de mauvaise surprise en cours d’année.

L’institution estime qu’il est «indispensable que la France tienne son objectif de retour du déficit sous 3 points de PIB en 2029», seuil fixé par les traités européens, et cela pour conserver «le contrôle de ses finances publiques et maîtriser son endettement».

La Cour des comptes avait déjà alerté le Premier ministre, début janvier, sur la nécessité de réaliser des économies supplémentaires de 6 milliards d’euros. Elle avait également préconisé des coupes sèches dans les effectifs des collectivités en octobre 2024.

Le Parti socialiste entend peser sur le budget

Après la polémique concernant l’usage par François Bayrou de l'expression «sentiment de submersion migratoire», les socialistes ont, eux, suspendu les négociations budgétaires avec le gouvernement. Selon le député PS Philippe Brun interrogé au micro de Sud Radio le 29 janvier, le Premier ministre «a déraillé hier et nous l’appelons au sursaut». Ce dernier, réclame que «le Premier ministre retire ces mots qui blessent inutilement».

D’autres revendications ont été avancées par des dirigeants socialistes. La maire de Nantes Johanna Rolland a ainsi réclamé sur la chaîne Public Sénat que François Bayrou dise «qu’il ne va pas toucher à l’aide médicale d’État» pour les étrangers en situation irrégulière.

Par ailleurs de nombreuses autres mesures figurent sur la table des négociations qu’ont quittée les socialistes, parmi lesquelles l’augmentation immédiate du SMIC ou encore une hausse de la prime d’activité versée en complément des bas salaires et le rétablissement des crédits du Fonds vert qui finance notamment les collectivités locales pour la transition écologique.

Le 30 janvier, sept sénateurs et sept députés se réunissent à l'Assemblée nationale dans le cadre d'une commission mixte paritaire afin de trouver un accord sur le budget. Le «bloc central» sur lequel peut s'appuyer le gouvernement est majoritaire avec 8 voix sur 14 mais le gouvernement devra miser sur un compromis pour éviter de voir le budget rejeté lors du vote à l’Assemblée nationale le 3 février.

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