France : la Haute Autorité de santé défend la gratuité de la «transition de genre», dès 16 ans
Selon des informations du Figaro, un projet de recommandations de la Haute Autorité de Santé préconiserait que l'accès à la transition de genre soit gratuit dès 16 ans, ainsi que déchoir de leur autorité des parents qui s'opposeraient à la démarche de leurs enfants. Des révélations qui ont suscité l’indignation à droite de l'échiquier politique.
«Je demande la suppression de la Haute autorité de santé (HAS) et l'interdiction ferme de toute transition de sexe chez les mineurs !». L’eurodéputée Marion Maréchal a vivement réagi, ce 12 décembre, à des informations du Figaro publiées dans la matinée et selon lesquelles la HAS s'apprêterait à préconiser le remboursement des procédures dites de «transition de genre» et cela, dès l’âge de 16 ans.
⚠️ Alerte !
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) December 12, 2024
La Haute autorité de santé demande la prise en charge intégrale des frais médicaux pour les mineurs qui voudraient changer de sexe !
Alors que le gouvernement Barnier s'apprêtait à dérembourser les médicaments, la @HAS_sante, qui coûte 72 millions d'euros au… pic.twitter.com/a0VK8pew59
Saisie en 2021 par le ministère des Solidarités et de la Santé pour se prononcer sur les pratiques que les professionnels de santé doivent observer à l’égard des personnes souhaitant effectuer une telle procédure, la HAS a rédigé ses conclusions en novembre et celles-ci seraient, selon Le Figaro «en cours d’examen par un comité de relecture, qui peut encore formuler d’éventuelles remarques, avant que les recommandations définitives ne soient rendues publiques dans les prochaines semaines».
Un accès à la chirurgie «sans délai supplémentaire»
Dans ce document, que le quotidien a pu consulter, l’autorité administrative propose notamment «un véritable service public de la transition de genre» qui emploierait les moyens et les personnels du système de santé et mettrait à la disposition des personnes changeant de sexe «une gamme très sophistiquée de "soins" et d’accompagnements par des soignants».
Ces services seraient remboursés intégralement et débuteraient dès la demande de transition. Le document prévoit également que «les personnes trans qui le demandent puissent accéder aux chirurgies d’affirmation de genre sans délai supplémentaire».
Il est ici question de chirurgie de «féminisation ou masculinisation faciale : rhinoplastie, contouring du visage (menton, mâchoire, cartilage thyroïdien, front et implantation de cheveux, remodelage des parties molles), greffe de cheveux», précise le quotidien, et de chirurgies thoraciques (mammectomie ou au contraire pose de prothèses mammaires) mais aussi génitales (phalloplastie et vaginoplastie) ou encore de la voix.
La HAS recommande également de mettre en place une médiation avec les parents pour les pousser à accepter les décisions de leur enfant mineur. «L’absence de soutien parental peut dégrader la santé mentale et mettre en danger la personne concernée», estime la HAS. Les parents récalcitrants pourraient alors faire l’objet d’«un signalement pouvant aller jusqu’à une délégation partielle d’autorité parentale» voire d’«une déchéance de l’autorité parentale».
«Délires» : des associations et des personnalités politiques de droite s’insurgent
Pour l’ancien magistrat, devenu délégué général de l’Union des Droites Républicaines (UDR) Charles Prats, «tout gouvernement qui accepterait ces nouveaux délires "trans" devrait être immédiatement censuré».
L’ancien eurodéputé et haut fonctionnaire Jean-Yves Le Gallou a, quant à lui, dénoncé la composition de la HAS «présidée par un ancien collaborateur de ministre socialiste». Une institution qui, selon lui, avec de telles préconisation «contribue un peu plus à se décrédibiliser après l’épisode Covid».
Présidée par un ancien collaborateur de ministre socialiste la Haute autorité de santé se prétend une «autorité scientifique»(sic).Avec cette prise de position pro trans elle jette le masque et contribue un peu + à se décrédibiliser après l’épisode Covid https://t.co/t3bqBkrgKM
— Jean-Yves Le Gallou (@jylgallou) December 12, 2024
Une «folie totale» a réagi le président des Patriotes Florian Philippot, «alors que des tas de Français renoncent à se faire soigner les yeux ou les dents».
«Si, comme le demande la HAS, "la transidentité ne doit plus être considérée comme une pathologie", pourquoi les soins qu'elle engage devraient-ils être remboursés par la Sécu?» s'est, pour sa part, interrogée la journaliste du Figaro Eugénie Bastié après avoir évoqué des recommandations «hallucinantes».
Le collectif d'associations Syndicat de la famille (ex: La Manif pour Tous) a estimé que «la HAS se décrédibiliserait complètement si elle adoptait une position trans-affirmative militante».
Les préconisations de la HAS s’inscrivent dans un climat de tensions autour de la question trans en France alors qu’un établissement d'enseignement supérieur avait été attaqué par des militants pro-trans pour avoir invité une essayiste critique à l'égard de l'idéologie transgenre. Dans plusieurs États d’Europe occidentale, au Royaume-Uni ou encore en Suède, des appels à la prudence ont été émis ces derniers mois par les autorités de santé vis-à-vis de ces pratiques.