Macron dissout l'Assemblée nationale, Bardella candidat du RN à Matignon
Les élections européennes se sont soldées par la victoire écrasante du RN, avec près de 32% des voix, et la défaite de Renaissance, à 15% des suffrages. Emmanuel Macron a, dans la foulée, annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale.
Jordan Bardella sera le candidat du RN au poste de Premier ministre
«Jordan Bardella a été élu député européen, donc il a déjà l'onction populaire. C'est notre candidat pour aller à Matignon», a fait savoir le vice-président du RN Sébastien Chenu sur RTL, au lendemain de l'annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation d'élections législatives anticipées après la débâcle du parti présidentiel aux européennes.
Viktor Orban remporte les élections en Hongrie, menacé par Peter Magyar
En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orban a recueilli plus de 44% des voix, sur la base de 90% des bulletins dépouillés, à comparer avec un résultat de 52,5% au précédent scrutin de 2019.
Le mouvement Tisza, mené par un ex-fonctionnaire entré en rébellion, Peter Magyar, a remporté 30% des suffrages, bouleversant le paysage politique du pays. Il a fait irruption en février, avec un discours conservateur et anti-corruption, capitalisant sur un scandale provoqué par la grâce accordée à un homme condamné dans une affaire de pédocriminalité.
En Italie, Meloni confirme sa domination
Le parti Fratelli d’Italia de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a remporté les européennes dans la péninsule avec 28,8% des voix, selon les résultats quasi définitifs du ministère de l'Intérieur.
Ce score marque une progression par rapport à celui des législatives de 2022, où elle avait obtenu 26% des voix. Une performance à mettre en regard du taux de participation le plus bas jamais enregistré en Italie pour des européennes, à 49,69%.
Giorgia Meloni s’est dite «fière que ce pays se présente au G7 et en Europe avec le gouvernement le plus fort de tous», alors que les autres dirigeants des grands pays européens, notamment le Français Emmanuel Macron et l'Allemand Olaf Scholz, sortent très affaiblis de ce scrutin.
Le Parti démocrate (PD, centre gauche), principal parti d'opposition, arrive en deuxième position avec 24%, suivi du Mouvement 5 Étoiles (populiste) dirigé par l'ancien Premier ministre Giuseppe Conte avec plus de 9,9%.
Les deux partenaires de coalition de Meloni, Forza Italia, le parti conservateur fondé par Silvio Berlusconi et membre du Parti populaire européen (PPE), et la Ligue antimigrants de Matteo Salvini recueillent respectivement 9,7% et 9,1% des voix. La Ligue en avait obtenu 34,26% en 2019.
Macron a «eu raison de dissoudre, puisqu’il n’a plus aucune légitimité», dénonce Mélenchon
«Le président de la République n’a nullement mis son mandat en jeu, ce qui eut été une logique de situation, puisqu’il a choisi de dissoudre l’Assemblée, c’est à dire renvoyer chez eux les seuls à être légitimes. Mais il a eu raison de dissoudre, puisqu’il n’a plus aucune légitimité à continuer le système de la maltraitance sociale généralisée à laquelle il se livre», a estimé Jean-Luc Mélenchon devant ses partisans.
«Vous autres, le peuple des villes, des banlieues, il vous faut maintenant vous emparer du problème qui vous est posé, appropriez-vous la France !», a-t-il clamé.
La nouvelle France doit se dresser. Nous avons gagné le premier tour de l’élection législative de 2022.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 9, 2024
Nous pouvons gagner de nouveau et tout changer en utilisant les bulletins de vote !
Peuple des villes et des banlieues, appropriez-vous la France ! Faites en votre patrie ! pic.twitter.com/ydKpZDozDq«Nous sommes prêts à exercer le pouvoir», déclare Marine Le Pen
«En mettant la liste RN à plus de 32%, les Français viennent de nous accorder le plus haut score tous partis confondus depuis 40 ans», s’est félicitée Marine Le Pen en début de soirée devant ses partisans.
«Le vote des Français est sans appel : le président, répondant à l’appel de Jordan Bardella, vient d’annoncer le retour aux urnes du peuple français dans quelques semaines», a-t-elle ajouté, avant de lancer : «Nous sommes prêts à exercer le pouvoir, prêts à mettre fin à cette immigration de masse, faire du pouvoir d’achat une priorité, à réindustrialiser le pays, en clair, prêts à faire revivre la France.»
"Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance", déclare Marine Le Pen pic.twitter.com/C7tZuF6u1O
— BFMTV (@BFMTV) June 9, 2024Défaite aux élections européennes : Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale
Emmanuel Macron a annoncé ce 9 juin la dissolution de l'Assemblée nationale, déclarant décider de redonner aux Français «le choix de l'avenir parlementaire» du pays «par le vote».
Le premier tour aura lieu le 30 juin et le second le 7 juillet.
Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale pic.twitter.com/riXrZZ80zY
— BFMTV (@BFMTV) June 9, 2024Bardella réclame la dissolution de l'Assemblée nationale
Le candidat du RN Jordan Bardella, victorieux avec plus de 30% des suffrages aux élections européennes, loin devant la liste du camp présidentiel, s’est félicité du «score historique» de son parti.
Il a ensuite dénoncé le «désaveu cinglant» de la politique du chef de l'État, et l'a appelé à «prendre acte de cette nouvelle donne politique» et à dissoudre le Parlement français pour organiser de «nouvelles élections législatives».
🚨🇫🇷🇪🇺 ALERTE INFO | Après sa victoire, Jordan Bardella demande la dissolution de l'Assemblée nationale en vue de nouvelles élections. #ElectionsEuropéennes2024
— Cerfia (@CerfiaFR) June 9, 2024
pic.twitter.com/nGh37Lxw2MDerrière le RN et Renaissance, quelques surprises
Avec plus de 14%, Raphaël Glucksmann, dont le parti a plus que doublé son score par rapport à 2019, apparaît comme le nouvel homme fort de la gauche.
En revanche, les Verts, qui avaient obtenu un score historique de 13,4% en 2019, s'écroulent avec un score à peine supérieur à 5%, le seuil minimum pour obtenir des eurodéputés en France. Marie Toussaint a déploré une «défaite amère» pour l’écologie.
Les élections européennes en France auront aussi été marquées par une résistance relative de La France insoumise (LFI) et de Manon Aubry, avec 8,7% contre 6,3% des voix en 2019. LFI a multiplié ces dernières semaines des actions en faveur des Palestiniens de Gaza. «Le pays veut tourner la page de l’ère Macron, cette page ne doit pas se tourner avec le RN, qui a été installé comme opposition favorite par le pouvoir en place», a déclaré Manon Aubry, avant d’ajouter : «Si l’on regarde le total des voix de l’extrême droite, des pans entiers de notre système politique, médiatique et économique s’apprêtent à dire : plutôt Hitler que le Front populaire.»
LR et François-Xavier Bellamy atteignent quant à eux 7%. «C’est le début d’un long chemin pour relever la droite», a-t-il lancé depuis son QG de campagne. Le président du parti Eric Ciotti a dénoncé sur TF1 «une défaite pour tout ce qui représente la macronie».
Chez Reconquête, la désillusion est forte, avec un score de 5,1% pour Marion Maréchal.
Européennes : le RN en tête avec plus de 32%, le camp de Macron largement défait
Le Rassemblement national, emmené par Jordan Bardella, a remporté ce 9 juin les élections européennes en France (entre 31,5% et 32,4%) avec plus du double des suffrages récoltés par le parti du président Emmanuel Macron, qui n’atteint que 15,2%, selon des estimations des instituts de sondage Ifop et Ipsos.
Raphaël Glucksmann et la liste PS-Place publique atteignent 14%.
Allemagne : la défaite se profile pour les sociaux-démocrates de Scholz
Selon les enquêtes réalisées à la sortie des bureaux de vote pour ARD et ZDF, le SPD d'Olaf Scholz a obtenu 14% des suffrages, tandis que les conservateurs (CDU et CSU) sont arrivés premiers avec 29,5-30% et l'extrême droite AfD, en seconde place, avec 16-16,5%.
Le RN parviendra-t-il à confirmer les pronostics ?
Environ 360 millions d'Européens votent ce 9 juin dans une vingtaine de pays pour élire un nouveau Parlement européen, où les équilibres politiques pourraient être modifiés par la poussée annoncée des droites nationales, notamment en Italie et en France.
Dans l'Hexagone, la campagne a été marquée par la domination, au moins dans les sondages, du Rassemblement national, et par les difficultés de la candidate de Renaissance, Valérie Hayer, à s'imposer.