Soudan : l’ONU se déclare «choquée» face aux «violences ethniques»

Soudan : l’ONU se déclare «choquée» face aux «violences ethniques»© Mohammed Jamal - UNICEF
Les combats à El Fasher, au Soudan, et dans les environs ont forcé de nombreuses familles à fuir pour se mettre à l'abri.
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Des massacres ciblant des civils sur des bases ethniques auraient été perpétrés dans l’État d’Al-Jazirah, au Soudan. L’ONU se dit «choquée» par ces informations et appelle à une enquête approfondie ainsi qu’à des mesures urgentes pour protéger les populations.

«Nous exhortons les autorités à enquêter pleinement sur ces informations afin de traduire les responsables en justice et d’agir de toute urgence pour assurer une protection efficace des civils», a appelé le Haut-Commissariat sur la plateforme X.

C’est ainsi que, le 15 janvier, l’organisation onusienne a fait part de sa consternation face à des rapports évoquant des «massacres» visant «des civils sur des bases ethniques» dans l’État d’Al-Jazirah, au Soudan.

Ca pays africain est en proie à un conflit depuis avril 2023, opposant l'armée soudanaise d'Abdel Fattah al-Burhan aux Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Hamdan Dagalo. 

«Attaque indiscriminée»

Le 13 janvier, plus d’une centaine de civils ont perdu la vie dans un bombardement sur l’ouest d’Omdourman, une zone du Grand Khartoum, qualifié d’«attaque indiscriminée» par un réseau de secouristes soudanais qui ont signalé «une grave pénurie de matériel médical», notamment de médicaments de premiers secours, et indiqué que les professionnels de santé peinaient à traiter «un nombre important de blessés».

Cette attaque survient dans un contexte de tensions de plus en plus vives entre l’armée et les FSR, après plus de 20 mois de conflits incessants. Le 11 janvier, l’armée soudanaise a annoncé avoir repris la ville stratégique de Wad Madani, longtemps tenue par les paramilitaires, marquant une étape importante dans ce conflit.

Depuis le déclenchement des affrontements en 2023, près de 18 800 personnes ont perdu la vie et plus de 8 millions ont été déplacées, d’après les Nations unies.

Accusations d’ingérence

En décembre dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé une médiation entre le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, et les Émirats arabes unis pour tenter de résoudre le conflit au Soudan. Cependant, le gouvernement soudanais accuse les Émirats d’armer et de financer les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Dagalo, prolongeant ainsi la guerre. En parallèle, plusieurs autres pays, dont la France et l’Ukraine, sont régulièrement accusés d’ingérence, notamment pour avoir fourni des armes à une des parties en guerre.

Ce climat d’accusations intervient alors que des embargos sur les armes sont en place depuis des années. Les Nations unies ont imposé un embargo dans la région du Darfour depuis 2004, tandis que l’Union européenne en a instauré un sur l'ensemble du pays en 1994.

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