Vague de paludisme et de diphtérie en Algérie : au moins 40 morts
Des épidémies de paludisme et de diphtérie, apparues dans certaines wilayas de l’extrême sud de l'Algérie ont déjà causé la mort d’au moins 40 personnes. 536 cas ont été recensés par les autorités sanitaires. La ville de Tinzaouatine, de la wilaya d'In Guezzam, frontalière avec le Mali, est la plus affectée par cette vague épidémiologique.
Au moins 40 personnes sont mortes à travers plusieurs wilayas de l’extrême sud de l’Algérie en raison de la propagation du paludisme et de la diphtérie. Les autorités sanitaires algériennes ont pour l'heure recensé 536 cas. Une campagne de vaccination a été lancée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) pour contrer l’expansion de ces deux maladies infectieuses.
Le président de l’ANSS, le professeur Kamel Sanhadji, cité par le site d’informations Algérie Eco, a révélé, le 30 septembre dernier, que 28 décès enregistrés dans le Grand-Sud du pays étaient dus à l’épidémie de la diphtérie tandis que les 12 autres décès avaient été causés par le paludisme.
Le paludisme, appelé également malaria, est une maladie infectieuse qui se transmet par la piqûre de certains types de moustiques. Ses symptômes peuvent inclure de la fièvre, des frissons, de la transpiration, des maux de tête, de la fatigue, des nausées et des vomissements. Cette infection peut être fatale si elle n'est pas traitée à temps.
La diphtérie est une infection respiratoire, hautement contagieuse. Les premiers symptômes comprennent de la fièvre, des maux de gorge ainsi qu’une faiblesse et des maux de tête. Dans certains cas, la toxine produite par la bactérie à l'origine de la maladie s'attaque aux voies respiratoires, au système nerveux ainsi qu'au cœur, pouvant entraîner la mort par suffocation.
Mobilisation des autorités sanitaires
«L’ANSS a été dépêchée, sur ordre du président Abdelmadjid Tebboune, pour effectuer des missions d’évaluation scientifique de la situation épidémiologique à travers une commission médicale composée d’épidémiologistes, d’immunologues, d’experts en vaccin et d’un corps paramédical composé de 14 agents de santé publique, pour appuyer les équipes médicales existantes sur terrain», a fait savoir Sanhadji.
Le professeur, d’après ses déclarations rapportées le 29 septembre par la Radio algérienne, a signalé que «les malades recensés sont des cas importés, conséquemment aux déplacements de citoyens des régions frontalières limitrophes et aux changements climatiques ayant favorisé la transmission de la maladie.»
Du même avis, le ministre algérien de la Santé publique Abdelhak Saihi a également souligné lors de son intervention sur la chaine Al-Chourouk durant la soirée du 30 septembre que «la réapparition de la malaria est principalement due aux changements climatiques, à la pluie abondante et à l’humidié qui favorisent la prolifération des moustiques dans les régions du sud»
Le ministre a notifié que cette maladie avait été éliminée en Algérie depuis 2019 et que son pays avait été certifié exempt de paludisme par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Diphtérie : les jeunes enfants particulièrement vulnérables
Quant à la diphtérie, Abdelhak Saihi a appelé les citoyens résidant dans les régions concernées à se diriger vers les centres de vaccination «nous avons toujours traité cette infection par la prévention. Prévenir est la meilleure solution, notre pays propose une campagne de vaccination contre la diphtérie tous les dix ans, et ce, dès le bas âge» a-t-il assuré.
249 millions de personnes sont atteintes du paludisme à travers le monde, principalement en Afrique selon un rapport rendu public par l’OMS en décembre 2023. Dans 30% des cas, la diphtérie peut être mortelle pour les personnes non vaccinées qui ne bénéficient pas d'un traitement approprié, les jeunes enfants étant exposés à un risque de décès plus élevé, selon des données communiquées par la même agence onusienne en juillet dernier.